Menu
Libération
Interview

«Des pièces sans message».

Article réservé aux abonnés
publié le 17 octobre 2000 à 5h27

Lunettes rondes sur teint diaphane, Richard Maxwell promène sa longue silhouette de jeune homme dans les couloirs de la Maison des arts de Créteil, où il est invité dans le cadre du Festival d'automne. Né il y a 33 ans à Fargo (ville du Dakota du Nord, immortalisée par le film des frères Coen), il a commencé comme acteur à Chicago avant de se tourner vers l'écriture et la mise en scène à New York, «là où le public est le plus ouvert». En quelques années, il est devenu l'une des principales figures de la scène alternative new-yorkaise. House, réalisé en 1998 et présenté à Créteil la semaine dernière, plante avec ironie une histoire de vengeance entre fait divers et tragédie antique. Au-delà de l'hyperréalisme des personnages, la méthode de Maxwell aboutit à une mise à plat du théâtre. L'espace éclairé au néon (un mur blanc écaillé) et les déplacements sont réduits. Le mouvement des corps est empêché: raides face au public, les acteurs gardent les bras tendus vers le bas, le regard droit devant. La parole bute sur d'interminables trouées de silence étirant le temps de l'action. Caveman, qui remonte à l'homme des cavernes pour traiter des rivalités amoureuses, est créé ce soir.

Comment vous sentez-vous à l'heure de la première de «Caveman»?

Le processus de création n'est pas achevé, c'est un work-in-progress, qui va encore sûrement évoluer d'ici à New York, en avril 2001. Les représentations à Créteil s'inscrivent dans le temps du travail: c'est un privilège de disposer ainsi de