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Libération
Critique

Discret CrécyŠ

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publié le 17 octobre 2000 à 5h27

«Etienne de Crécy n'est ni DJ ni nightclubber», précisait autrefois sa biographie officielle. Il est pourtant fier d'appartenir à la french touch. Quatre ans après l'album concept Super Discount, cet homme de l'ombre à la sage dégaine de jeune trentenaire réapparaît avec un disque de house soyeux et secrètement mélancolique. Un disque aussi discret que son auteur. «Je n'ai pas réussi à rester totalement dans l'ombre. Je n'en ai pas les moyens. Pour vendre des disques sans montrer son visage, il faut l'impact des Daft Punk.» Résultat: Etienne de Crécy accepte de poser pour les photographes ou de coller son nom sur la pochette de Tempovision. Ce nouvel album délicat va en avoir besoin. Autant Super Discount, coloré et ironique, trouvait son chemin tout seul dans la jungle des dancefloors, autant Tempovision a besoin qu'on lui tienne la main.

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des Daft Punk, ou, pire, le Champs-Elysées de Bob Sinclar semblent confirmer que la scène française est obsédée par la club culture, Etienne de Crécy sort un disque résolument conçu pour un usage domestique. «J'ai toujours comparé la house au jazz. Une musique faite à l'origine pour danser, qui a su ensuite évoluer. Et le swing, ça ne m'excite pas beaucoup. Je préfère le be-bop.» Am I Wrong, le premier single acid extrait de Tempovision, n'est pas représentatif du reste. «J'ai essayé de me débarrasser de ce morceau que je trouvais trop rapide et dansant. Mais, sans ce titre, l'album perda