Cuno Amiet de Pont-Aven à «Die Brücke» jusqu'au 7 janvier au musée Rath, 1, pl. Neuve, Genève; tél.: 41 22/418 33 40. Catalogue 348 pp. 48 FS.
Son nom est peu connu. Et son prénom est assez curieux. Cuno Amiet est natif de Soleure, chef-lieu du canton éponyme et alémanique. Il a failli vivre centenaire (1868-1961). Ce n'est pas pour ça qu'il est passé à la postérité mais à cause de sa peinture.
Alexandre Calame, l'artiste romantique suisse, est mort depuis quatre ans quand apparaît le petit Cuno. Et Paul Klee qui aurait voulu devenir suisse, mais qui est resté allemand, était son cadet d'une dizaine d'années. Ils se sont d'ailleurs rencontrés en 1935 à Oschwand, résidence d'Amiet. Ferdinand Hodler était son aîné de quinze ans. Ils sont restés liés jusqu'à ce qu'un différend fournisse au puîné un prétexte pour prendre le large. La notoriété d'Hodler l'écrasait un peu. Il suffit d'ajouter à cette liste le nom de Giacometti non le sculpteur Alberto bien connu des Français, mais son père Giovanni bien apprécié des Helvètes pour configurer le panthéon d'Amiet.
Sur et sous-estimé. Avec une centaine de tableaux couvrant presque un demi-siècle (1883-1927), l'exposition (1) offre une louable occasion de prendre la mesure de cet homme. De l'école de Pont-Aven (où bretonnent Gauguin, Emile Bernard et Sérusier) jusqu'au mouvement «Die Brücke» (qui fera le pont entre Kirchner, Heckel et Schmidt-Rottluff), l'écart est grand. Amiet a parcouru cette histoire & géographie en ne sautant pres