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Critique

Gerrit Dou à l'ombre de Rembrandt

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A Londres, une exposition fait sortir de l'oubli un peintre hollandais qui fit autorité au XVIIe.
publié le 20 octobre 2000 à 5h37

Fils de verrier, le peintre hollandais Gerrit Dou (1613-1675, prononcer «Dao») a fait son apprentissage avec un graveur sur cuivre et un peintre sur verre, et cela se voit dans la minutie de ses représentations. Il fut aussi l'élève le plus brillant d'un Rembrandt encore jeune, avec lequel il finit par rivaliser de réputation. Dans l'Europe du XVIIe il était une star, vendant ses toiles des fortunes, fournissant les souverains de tout le continent. En 1665, un mécène lui consacra une exposition particulière de 26 oeuvres, événement unique pour l'époque. Sa mort ne fit que redoubler sa cote.

Virtuose et méticuleux à la fois, Gerrit Dou fut le chef de file de la peinture dite «fine», pour ce qu'elle se tenait à une description réaliste et détaillée, voire illusionniste, des sujets. Jusqu'au milieu du XIXe, il fut considéré comme le plus grand artiste hollandais de tous les temps.

Technique «fine». Sa notoriété s'estompa cependant rapidement, au point qu'il se trouve aujourd'hui oublié du grand public. Peut-être ses vues réalistes ont-elles été éclipsées par l'apparition de la photo et du cinéma. Sa manière appliquée est en tout cas à l'inverse de la recherche du XIXe, de la lumière et du mouvement. Sa technique «fine» se trouve à l'opposé des traits visibles de la brosse des artistes du siècle. Depuis, il a été enseveli par la découverte de Vermeer et la redécouverte de Rembrandt. L'exposition consacrée à Gerrit Dou, qui vient à Londres après la National Gallery de Washington, e