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Libération
Interview

«Sans quotas, nous n'existerions pas».

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publié le 20 octobre 2000 à 5h37

Vice-président du Kofic (Korean film commission, peu ou prou le CNC coréen), professeur de cinéma à l'université Chung-ang de Séoul ­ qui abrite un département audiovisuel réputé ­ et ex-programmateur du Festival international de Pusan dont il reste le «consultant général», Lee Yong-kwan est un fin connaisseur des réalités du cinéma de son pays. Il est également au premier rang de la lutte pour le maintien des quotas de films nationaux dans la distribution locale.

Quelles sont les données de base de l'économie du cinéma coréen?

Notre pays produit actuellement entre 50 et 60 films par an. Dans les années 60, qui ont constitué notre «âge d'or», ce chiffre atteignait facilement 200. En 1999, la part de marché du cinéma coréen dans la fréquentation était de 37 %. Cette année, nous pensons qu'elle s'établira autour de 30 %. C'est déjà un très bon résultat, compte tenu de la concurrence du cinéma hollywoodien, qui rafle les 70 % restants puisque sur les 400 films étrangers importés chaque année par la Corée du Sud, plus de 95 % sont américains. L'Europe est très peu représentée et le tiers-monde totalement absent, mais on observe une percée récente du cinéma japonais. Il faut avoir à l'esprit que l'ouverture de notre pays au cinéma étranger est assez récente: les Américains par exemple ne distribuent directement leurs films ici que depuis 1987.

Votre cinématographie est toujours protégée par un système de quotas.

Oui, sans quota, je pense que notre part de marché serait de 0 %. La loi