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Libération

Soucis de Francfort

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Les éditeurs français présents à la 52e Foire internationale du livre commentent la vente de Flammarion.
publié le 21 octobre 2000 à 5h37

Francfort envoyée spéciale

La fournée d'éditeurs qui descend de l'avion en provenance de Paris ne parle que de ça: la vente de Flammarion au groupe italien Rizzoli annoncée mardi. Elle alimente les conversations des stands français rassemblés à la Foire internationale de Francfort. Sur celui de Flammarion, on s'apostrophe en italien. «Bon giorno», s'exclame un des directeurs éditoriaux, en accueillant un confrère. La pilule a du mal à passer, surtout qu'elle est arrivée brutalement, par un fax envoyé au dernier moment aux salariés.

Prévisible. Si l'annonce a fait grand bruit, certains éditeurs sont vite revenus de leur surprise. Les dernières péripéties de la maison Flammarion ont tout d'un coup pris un autre relief: l'entrée en Bourse en 1996, le rachat de Casterman fin 1999, les prises de participation dans les PUF et Actes Sud, étaient finalement des signes avant-coureurs. «C'est comme un veau qu'on a engraissé au maximum pour en tirer le plus cher possible à l'abattoir», analyse un éditeur français. Et on se remémore les déclarations de Charles-Henri Flammarion un an plus tôt, sur l'éventualité d'une cession si une bonne proposition lui était faite. On s'y attendait finalement, sans s'y attendre vraiment.

La vente bouscule quand même le paysage éditorial. «On était le dernier carré d'éditeurs indépendants, calcule Claude Cherki, PDG du Seuil, on n'est plus que le dernier triangle (avec Gallimard et Albin Michel).» «Est-ce que ce n'est pas un geste de désamour?, s'interroge