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Libération
Critique

«L'Eldorado» des frenchies

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publié le 25 octobre 2000 à 5h44

«Aujourd'hui, nous partons conquérir le Nouveau Monde, pour l'Espagne, pour la gloire et pour l'or.» Tandis qu'un grand conquistador (le capitaine Cortès) trinque en l'honneur de son roi, avant d'appareiller sur un fier galion, deux petits arnaqueurs arrondissent leur pactole en défiant les marins avec des dés pipés et se retrouvent à fond de cale. Ainsi commence la folle odyssée du blond Miguel et du brun Tulio, liés pour le pire et pour le meilleur.

Un duo aussi dynamique que l'Alladin de Disney: deux baladins dans la débine, bénéficiant des mêmes scénaristes (1), et dont l'un des maîtres d'oeuvre (Don Paul) y assuma les mêmes fonctions de directeur des effets spéciaux. Ajoutons un troisième personnage, une délurée petite voleuse (Chel, pleine de charme et d'énergie) en guise de princesse. Nous obtenons un trio caracolant sur un fringant cheval blanc. Pas de lampe merveilleuse sur la Route de l'Eldorado, mais des monceaux de joaillerie, de pépites et de lingots. A condition de berner un souverain amérindien débonnaire, en bisbille avec un bien vilain génie qui s'adonne à la magie noire.

Du teigneux taureau andalou au petit tatou des tropiques, la galerie zoologique est jalonnée de reptiles, d'araignées venimeuses, de sangsues et de sapajous qui incitent le visiteur à ne pas s'assoupir. Une abondante figuration, de luxuriantes floraisons, accommodées avec le concours d'anciens élèves des Gobelins (la fameuse école de l'image animée), sous la houlette d'Eric Bergeron, jeune et