L'Ours normand, Fernand Léger conception Arnaud Churin, jusqu'à demain à la Comédie de Caen. Rens.: 02 31 46 27 27. Du 31 octobre au 12 novembre au théâtre de la Bastille à Paris. Rens.: 01 43 57 42 14.
«L'expression a toujours été un élément trop sentimental pour moi. Je sentais la figure humaine non seulement comme un objet, mais puisque je trouvais la machine si plastique, je voulais donner à ma figure humaine la même plasticité [...] Dernièrement dans le Cirque, j'ai même fait des bouches souriantes, mais il n'y a pas à se tromper: le sourire sur la bouche d'un clown ce n'est pas de l'expression, c'est du métier.» Le verdict est du peintre Fernand Léger, mais, à l'entendre sur une scène de théâtre, on ne peut s'empêcher de songer aux essais de Craig et de Kleist sur la marionnette comme métaphore parfaite de l'art de l'acteur.
Texte de chevet. Réalisé en 1955 par Dora Vallier, alors jeune historienne de l'art, l'entretien dont sont issus les propos du spectacle l'Ours normand, Fernand Léger, créé à Caen, constitue le texte de chevet d'Arnaud Churin depuis onze ans. Depuis qu'en classe de terminale, à Alençon sa ville natale, son prof de philo qui animait aussi le club théâtre lui mit le bouquin dans les mains en lui conseillant le dialogue avec Georges Braque. Mais c'est Léger, dont Vallier note qu'il se raconte comme un acteur en scène, qui va amener le jeune homme sur les planches. A cause de cette «brutalité dans la vision du monde» «je suis d'origine», disait le pein