Jours de fête à Calais jusqu'à dimanche; rens.: 03 21 46 77 10.
Le réveil des girafes entre les murs de briques rouges de Calais est un émerveillement. Plusieurs semaines déjà que toute la population attend le retour de Royal de luxe, après Nantes et Le Havre, et avant que les animaux ne rejoignent le paddock pour au moins deux ans. Dans la vitrine de Nord Littoral, le quotidien local, les articles concernant la ménagerie ont remplacé ceux dédiés à la Coupe de France. Pas facile dans cette ville plutôt grise d'illuminer les murs. Jours de fête le fait, joliment: «La vie est ici très singulière, concède Francis Peduzzi, directeur du Channel, scène nationale organisatrice de l'événement. Le chômage est important et les jeunes sont pour la plupart résignés. Certaines personnes sont dans une véritable détresse. Puis, parfois, le quotidien s'égaye. Comme lorsque l'usine Lu voisine fait fonctionner ses fourneaux et que les rues sentent le biscuit.»
Jours de fête, selon l'équipe du Channel, n'est pas un festival, pas plus qu'une rencontre de théâtre de rue. Plutôt une tentative de métamorphose urbaine étalée sur quatre jours. La scène nationale de Calais, avec le soutien de la municipalité communiste, vient d'obtenir définitivement l'espace des anciens abattoirs, qui inclut Le Passager, une salle de deux cents places aménagée selon les plan de François Delarozière, le concepteur des animaux du Royal. Dans les rues, pas de festival off, d'échasses ou de jonglerie: les représentations