Menu
Libération

Les mystères du lot n° 37

Article réservé aux abonnés
Deux guéridons à l'aspect et à la trajectoire brouillés.
publié le 30 octobre 2000 à 5h57

La vente de la collection Rihai risque d'être perturbée par l'apparition «miraculeuse» du lot numéro 37. Cette paire de guéridons présentés comme l'oeuvre du plus connu des ébénistes du règne de Louis XIV, André-Charles Boulle, est estimée aux environs des 3 millions de francs. Marqueté de cuivre et d'écaille, l'un de ces meubles provient de la collection du couturier Jacques Doucet, que ce dernier a vendue en 1912 pour se tourner vers l'art moderne. L'objet est apparu deux fois aux enchères, avant d'être adjugé 21 000 francs le 25 novembre 1977, au palais d'Orsay par Me Ader. Belle plus-value.

«Relookage». La confrontation des reproductions a de quoi surprendre: si les plaques de cuivre, ainsi que les têtes et pieds des béliers sont les mêmes, l'ensemble a subi un «relookage» d'enfer. La torchère a dû être dopée, car elle a pris 40 centimètres en hauteur. Des feuilles de laurier y apparaissent, qui correspondent à celles qu'on aperçoit sur une autre paire de torchères de la collection, page 153 du catalogue. Il était donc possible d'en tirer des copies par surmoulage. Assez imprécis pour une fois, le catalogue indique, que «le dessus a été remplacé», en faisant également état de «légères modifications à la base».

Qui est responsable de ces transformations? La notice laisse place au doute, puisqu'elle assure que le guéridon a été acheté en 1991 ou 1992 à l'antiquaire Michel Meyer. Or la galerie Meyer dément formellement. La vérité est différente: dès la vente de 1977, le guéri