On se souvient peut-être de la scène d'introduction (anthologique) des 101 Dalmatiens. Des hommes et des femmes de tout genre effectuaient une sortie vespérale avec leur chien. Et, de façon stupéfiante, chaque animal était le portrait craché de son accompagnateur. Il suffisait à Walt Disney de quelques croquis pour asseoir cette morale implacable du «tel maître, tel chien.» Il ne faut pas moins de deux heures et demie à Alfonso Iñarritu pour arriver aux mêmes conclusions, ce qui est long pour un lieu commun.
Premier film mexicain remarqué au dernier Festival de Cannes, Amours chiennes souffre d'un déséquilibre entre le mal (de chien) qu'il se donne pour échafauder un récit supersophistiqué et la platitude de son propos. L'action se déroule à Mexico, de nos jours. Octavio est un jeune glandeur qui vit avec sa mère, son frère (qu'il déteste) et sa belle-soeur (qu'il désire). Afin d'enlever la jeune femme des griffes de son mari, Octavio utilise la pugnacité belliqueuse de son chien pour s'enrichir. Il transforme l'animal en machine de guerre étrillant quotidiennement les plus redoutables molosses lors de sanglants combats organisés. Valeria est un mannequin célèbre qui s'installe avec son amant et son toutou dans un somptueux appartement. Tout va bien, jusqu'au jour où le boudin sur pattes disparaît dans un trou du plancher. Enfin, El Chivo est un tueur à gages plus ou moins clochardisé, qui vit avec une meute de chiens pour seule compagnie.
Strates. Trois individus; trois nivea