Menu
Libération
Critique

Le relief et l'illusion.

Article réservé aux abonnés
Un siècle et demi d'images en trois dimensions, au musée Carnavalet..
publié le 2 novembre 2000 à 6h06

Paris en 3 D. De la stéréoscopie à la réalité virtuelle (1850-2000)

Musée Carnavalet-Histoire de Paris, 23, rue de Sévigné, 75003 Paris. Jusqu'au 31 décembre. Du mardi au dimanche, de 10 heures à 17h40.

Tél.: 01 44 59 58 58.

Donner du relief à l'image: vieux rêve dont l'hôtel Carnavalet, dans le cadre du mois de la photo, retrace la genèse photographique, des premières vues stéréoscopiques commercialisées par l'opticien Duboscq, au temps de Napoléon III, jusqu'aux créations vidéo contemporaines.

A l'aube de la galerie des origines on trouve, en 1852, des bouquets de fleurs et des épreuves respectablement académiques (par Claude-Marie Ferrier) des bas-reliefs de l'Arc de triomphe. La production stéréoscopique (deux images quasi semblables à superposer par voie binoculaire) allait connaître autour des années 1860 une vogue et une diversification considérables: scènes de genre, tableaux de rues... La fascination pour le «leurre» optique de la profondeur s'est atténuée vers la fin du siècle, sans jamais complètement s'effacer, même après l'invention du cinéma (qui a permis la captation du mouvement). Elle continue à s'exercer de nos jours, sous d'autres formes.

Le relief, c'est le sel de la vision. Pourtant, seuls 80 % d'entre nous jouissent de la vision binoculaire, de la parfaite symétrie des deux yeux qui est à la base de sa perception. Les autres reconstruisent mentalement la profondeur à partir des lignes de perspective et des contrastes de couleurs. Ils lisent le relief en trom