Chez Lithium, les artistes semblent à tel point frappés de neurasthénie chronique qu'il faut s'armer d'antidépresseurs pour les écouter. Signé il y a quatre ans sur le label de Dominique A, le duo Mendelson sort un premier album prenant place dans le courant «nouvelle chanson française». L'accueil de la critique est élogieux mais l'esprit de chapelle suffit-il pour que le «minimalisme» étouffant de l'Avenir est devant séduise le public? «On en a vendu 3 500, confirme le chanteur, Pascal Bouaziz. A l'époque, j'avais envie d'une chose très enveloppante, dans laquelle il fallait prendre la peine d'entrer. Le deuxième album, au contraire, je l'ai voulu direct, expansif, viscéral, qu'il sorte des enceintes pour aller vers les gens.»
Voire. L'objet se nomme Quelque part et son sentiment de violence a été crûment nourri par des figures zélées du free jazz: le guitariste Noël Akchoté, qui a rameuté son beau linge, la contrebassiste Joëlle Léandre et le saxophoniste Daunik Lazro. Akchoté, on lui savait une passion pour la chanson. Il y a une poignée d'années, il réunissait le chanteur Katerine et la comédienne Irène Jacob autour d'une production de la cellule Rectangle. Sur Quelque part, il a également assuré la réalisation artistique. Mais, avant d'enregistrer ces chansons rodées sur scène, il a participé aux concerts de Mendelson, en invité. «Contrairement à Lazro ou Léandre, Noël est présent depuis le début, poursuit Pascal Bouaziz. Eux ne connaissaient pas notre musique. On a disc