Wintermärchen
Opéra en quatre actes d'après «The Winter's Tale» de William Shakespeare; mus. Philippe Boesmans, livret Luc Bondy et Marie-Louise Bischofberger; par les Orchestre symphonique et choeur de la Monnaie; dir mus. Antonio Pappano, m.s. Luc Bondy; les 6, 7, 9 et 10 novembre à 19 h 30, au théâtre du Châtelet, Paris Ier.
Loc.: 01 40 28 28 00.
Avec son Reigen d'après la Ronde de Schnitzler en 1993 (l'un des rares opéras, avec le Grand Macabre de Ligeti et Saint François d'Assise de Messiaen, qui resteront sans doute de cette fin de siècle), le compositeur belge Philippe Boesmans s'est acquis en Europe popularité et respect critique. Plus aboutie que celle de sa Passion de Gilles (inspirée de la vie de Gilles de Rais), l'écriture postsérielle de Reigen, traversée d'échappées fugaces sur l'opérette ou Lulu, accompagnait de façon virtuose une mécanique du désir aussi infernale que prévisible.
En choisissant pour son troisième opéra le Conte d'hiver, plutôt qu'un Shakespeare épique ou héroïque, Boesmans a placé la barre très haut. Comment traduire la plongée dans l'abîme de la jalousie et de la paranoïa de Léonte, roi de Sicile, et la douleur de son épouse, Hermione, qui en mourra? Comment passer de la tragédie à l'idylle de conte de fées entre Perdita, fille muette de Léonte, et Florizel, fils de Polixène, le roi de Bohême accusé par Léonte d'être l'amant de sa femme? Comment concilier aujourd'hui les implications analytiques du récit et son dénouement surnaturel?
Vitesse et s