Ronald Searle, le théâtre à Paris (1954-1962) jusqu'au 9 décembre à la Galerie Martine Gossieaux, 56, rue de l'Université, Paris VIIe.
Ce n'est pas tout à fait un livre, c'est le somptueux catalogue d'une exposition de dessins de Ronald Searle. Les portraits-caricatures des grands comédiens de la scène parisienne entre 1954 et 1962, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Edwige Feuillère, Madeleine Renaud, Françoise Rosay, Paul Meurice, Michel Bouquet, Suzanne Flon, Marcel Marceau, Yves Robert, Elvire Popesco, François Périer, Robert Hirsch, Bernard Blier, Jean-Louis Trintignant, Daniel Ivernel et quelques autres joliment reproduits en regard du fac-similé des affiches de théâtre de l'époque, et parfois d'un programme ou d'une critique. Ronald Searle est anglais et sa drôle de signature dont les lettres semblent monter du plancher comme gonflées d'hélium, trahit cette particularité rare pour un homme de sa génération: Searle écrit et dessine de la main gauche, personne n'ayant réussi à le contrarier.
Beckett et toilettes. A l'époque, le journal Punch avait déjà plus de 100 ans (créé en 1841) et encore les moyens d'entretenir à Paris un critique de théâtre et d'y dépêcher aussi souvent que possible un dessinateur spécialisé. Searle se rappelle: «Il s'appelait Eric Keown, nous étions inséparables, connus comme Laurel et Hardy, j'étais le petit barbu que je suis encore, lui faisait 6 pieds 8 pouces, quelque chose comme 2,07 mètres, personne ne pouvait voir une pièce derrière lui.