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Libération

L'Historial de Péronne, plus parcours que musée

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publié le 4 novembre 2000 à 6h10

C'est à Péronne, dans la Somme, où eut lieu l'une des plus terribles batailles de la guerre de 1914-1918, qu'est née, en 1980, l'idée d'un «Historial de la Grande Guerre». Pas un monument, pas un mémorial, la région étant déjà l'objet d'un véritable tourisme de guerre, draguant des milliers de familles, notamment anglo-saxonnes, sur les routes et les cimetières de Picardie et de la Somme. Plutôt un parcours historique international s'adressant à toutes les nationalités, à tous les belligérants, partant de la vie quotidienne avant guerre jusqu'aux doutes de l'après.

L'architecte Henri-Edouard Ciriani est choisi pour encastrer un bâtiment de béton blanc dans un château médiéval en ruines. L'Historial est ouvert le 1er août 1992, associant objets, vêtements, images de propagande et bornes vidéo, pour dessiner à la fois l'image de la guerre et de ses représentations (gravées, filmées). Avec une pause artistique, la salle dite de veillée de guerre consacrée uniquement à la série de gravures expressionnistes d'Otto Dix intitulée La Guerre (1924); ou ce détail architectural assez étonnant: des sortes de «fosses» incisées dans le sol où sont disposés tous les uniformes et les «paraphernalia» militaires, de l'armement aux jumelles à visée prismatique ou aux appareils médicaux. Un centre de recherches et un espace d'expos temporaires (l'an dernier consacré aux Balkans, cette année aux tapis afghans) complètent ce parcours qui tente de ne pas donner une seule voix aux «alliés» de la Fra