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Libération
Interview

Lloyd Cool

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par BAYON
publié le 4 novembre 2000 à 6h09

Le Lloyd Cole 2000 est bien parce qu'exactement conforme au Lloyd Cole de l'apparition 1984, à l'heure du Feu en forêt. Rien ne se perd ni ne se crée, Lloyd Cole a sa façon, son créneau. Il a essayé de se laisser pousser la barbe et les cheveux à New York pour faire arty à la Lennon, mais rien n'y fait: il n'aura jamais été que Lloyd Cole. Qui n'est pas mal, après tout. Pourquoi faudrait-il toujours surprendre?

Lloyd Cole de Buxton, étudiant en philo à Glasgow, chanta 2CV d'emblée, peut-être en forme d'aveu esthétique liminaire. Un peu «Vieux Continent», pop music. Cet aspect «yé-yé» limité qui rebute vite la plupart (considérant que ce croisé de Morrissey et Chris Isaak sosie du romancier Bove chante «un peu comme une vieille institutrice») et devrait nous lasser à force, est justement ce qui ne nous déplaît pas. Re-bienvenue au club des Bourrus, solitaires et fâchés ­ pour citer l'écrivain dépassé Léo Larguier. Entre David Sylvian et Etienne Daho, Loyd Cole au rappel.

Le 14 octobre, il recevait ses fans quadragénaires (comme lui: 1961) en récital à Paris. Sur la scène du «Café de la danse» à la Bastille, ces Bouffes du Nord rock, il se présentait seul, sur la touche avec allant dans la tradition des Guy Chadwick rase campagne, sinon Donovan retour de flamme éteint Sutras 96. Mis comme à la maison, vêtements genre survête du dimanche (mais foncé), touffu et dolent, le cuissot confortable, il s'éboulait sur un tabouret de MJC pour deux heures de récital «folk new wave» maniéri