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Libération
Critique

Willems-Forsythe, d'un seul pas de deux.

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publié le 4 novembre 2000 à 6h09

Spectacle de ballets

de William Forsythe et de Thom Willems par le Ballet de l'Opéra de Paris, jusqu'au 11 novembre au palais Garnier ; tél.: 08 36 69 78 68 (2,23F la minute).

Entre autres avantages, la danse contemporaine présente celui de passer commande à des compositeurs vivants. Si, parfois, elle cède à la tentation de Bach, elle aime avant tout la création et ses processus entraînant avec elle plasticiens, scénographes et musiciens. La musique de danse, pour ne pas la réduire à la musique de ballet, s'est enrichie au cours de ce siècle, la chorégraphie n'étant plus une traduction scénique de la musique ou son illustration mais faisant oeuvre commune avec elle. Les collaborations artistiques durent plus ou moins longtemps, mais certains se sont tellement appréciés qu'ils forment des couples célèbres au point qu'il est difficile de les dissocier. Igor Stravinski et George Balanchine ont redéfini ensemble la notion de «néoclassicisme». Merce Cunningham et John Cage ont composé en totale indépendance la musique et la danse, ne se retrouvant qu'au moment de la première.

Nouvelle syntaxe. Depuis une quinzaine d'années, William Forsythe, 51 ans, et Thom Willems, 45 ans, ayant tout aussi bien étudié la liaison Stravinski-Balanchine que Cage-Cunningham, cultivent l'autonomie entre musique et danse et détournent le langage académique, en remixant les éléments dans une nouvelle syntaxe.

Musique visuelle. La musique de Thom Willems est tellement associée aux ballets de Forsythe que l'