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Libération

Les prix étrangers se greffent sur l'Olivier.

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Michael Ondaatje a le Médicis, Jamaica Kincaid, le Femina.
publié le 7 novembre 2000 à 6h16

Les Editions de l'Olivier sont à la fête, qui viennent de voir récompenser deux de leurs auteurs, Michael Ondaatje (Médicis étranger) et Jamaica Kincaid (Femina étranger). Mon frère, publié au début de l'année, est le quatrième roman de Kincaid, écrivain américain habitant le Vermont mais née à Antigua, île des Caraïbes. Mon frère, comme tous les textes de la romancière, est une entreprise autobiographique destinée à mettre au clair les difficiles relations qu'elle entretient avec son passé et sa famille. Elle y relate la mort de son frère, victime du sida, de l'ignorance et de la pauvreté, ainsi que la découverte tardive qu'elle fit de l'homosexualité de celui-ci. Façon de revenir sur l'incompréhension fondamentale qui réunit les membres de la famille Kincaid. «Son homosexualité est une chose, et le fait que je suis devenue écrivain en est tout à fait une autre, mais cette vérité n'est pas perdue pour moi: je n'aurais pas pu devenir écrivain pendant que je vivais parmi les gens que je connaissais le mieux ­ et je les connaissais le mieux seulement parce que j'étais issue d'eux, j'étais l'une d'entre eux, et si souvent j'avais le sentiment d'être eux ­ et ils étaient ­ ils sont ­ les gens qui auraient dû m'aimer le mieux du monde.» La prose répétitive et envoûtante de Jamaica Kincaid, sa façon de dénouer patiemment tous les fils du noeud familial et tragique méritaient bien un prix qui devrait lui permettre, on l'espère, de dépasser les 6 000 exemplaires déjà vendus.

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