La question des oeuvres d'art pillées par les nazis, et de leur restitution, revient de manière spectaculaire au premier plan de l'actualité. Trois affaires éclatent en même temps, qui mettent en cause des marchands. Après les conservateurs de musée jusqu'à présent désignés pour leur négligence pendant quarante ans, c'est maintenant au tour des galeristes et des maisons de vente de rendre des comptes.
Un marchand de tableaux new-yorkais, Adam Williams, des Newhouse Galleries, comparaît aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour recel. En 1990, il avait exposé à la Biennale des antiquaires de Paris le Portrait du pasteur Adrianus Tegularius, de Frans Hals, qu'il avait acheté chez Christie's un an plus tôt. Cette peinture du plus grand portraitiste hollandais du XVIIe provenait de la collection Schloss, pillée par les nazis en 1943. Au moment de repartir pour les Etats-Unis, elle a été saisie par l'Office central de répression du vol et du trafic des biens culturels (OCBC). Dix ans plus tard, Christie's et les Newhouse Galleries acceptent enfin le principe d'une restitution de la peinture aux héritiers du collectionneur spolié, comme leurs représentants prévoient d'ailleurs de l'annoncer dès l'ouverture du procès. Lequel aura néanmoins lieu, même si les parties civiles abandonnent les poursuites: un récent arrêt de la Cour de cassation oblige le galeriste américain à apporter les preuves de sa bonne foi.
Coïncidence? Au même moment, Sotheby's signe un accord d