Dans In the Mood for Love, il y a une bande-image et une bande-son, mais aussi une bande musicale et, pour ainsi dire, une bande déco dont la conjuration conspire à produire un même effet ou, plus littéralement, une impression. Cet effet de bandes est audible par l'entremise des musiques (1) qui tiennent la main tout au long du film, juke-box à répétition qui mêle des compositions originales de Michael Galasso (qui avait déjà signé la musique de Chungking Express) et des chansons empruntées tant au Japonais Shigeru Umebayashi (ex du groupe pop Ex) pour le thème principal du film qu'à Nat King Cole.
In the Mood for Love débute à Hong-kong en 1962. Et Wong Kar-wai qui avait 5 ans en 1963, quand il arriva de Shanghai dans la colonie britannique, raconte que les deux chansons de Nat King Cole interprétées en espagnol (Quizas, quizas et Aquellos ojos verdes), outre qu'elles étaient les préférées de sa mère, sont typiques des rythmes latins en provenance des Philippines qu'il écoutait alors à la radio. De même pour la collection de costumes du principal personnage féminin, madame Su Li-zhen, qui ont été conçus par William Chang pour la bellissime Maggie Cheung comme autant de citations du genre Suzy Wong (robe collet monté mais fendue sur la jambe) qui faisait fureur à Hong-kong dans les années 60. Mais toutes ces évocations conjuguées sont plus mentales que pittoresques.
Sous le style du film, voire son stylisme, signé par le directeur artistique William Chang Suk-ping, c'est une c