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Libération
Critique

Nijinski, le sacre d'un faune

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publié le 8 novembre 2000 à 6h17

Nijinski (1889-1950)

Musée d'Orsay, 1, rue de la Légion- d'Honneur, salles 67, 68 et 69, niveau médian côté Lille. Tél. 01 40 49 48 73. Jusqu'au 18 février, tous les jours sauf

le lundi de 10 h à 18 h, le jeudi

de 10 h à 21 h 45, le dimanche

de 9 h à 18 h 40 F et 30 F.

Attiré immédiatement par l'azur des salles qui calme les sens, on pénètre dans l'exposition Nijinski comme dans le grand bleu. Dans cette atmosphère ouatée, à peine si l'on entend, comme par enchantement, la musique de Debussy. Elle est là, souterraine, émanant d'une série photographique du baron Adolph De Meyer, images délicates du Prélude à l'après-midi d'un faune. Carl Maria von Weber s'envole par la fenêtre, désaxé comme le danseur saisi à l'encre de Chine par Pierre de Régnier, dit Tigre. Le Sacre du printemps d'Igor Stravinski sourd des peintures de Valentine Gross pour une danse tribale de l'élue. L'exposition est autant un hommage au danseur des Ballets russes de Diaghilev qu'au chorégraphe qui bouleversa les règles du ballet. C'est aussi un témoignage essentiel sur une époque intensément créative de la danse : celle-ci se libérait alors de certaines conventions et elle réunissait peintres et compositeurs, même si Debussy, par exemple, ne comprit jamais le projet chorégraphique de Nijinski.

Fascination. Voilà pourquoi on entend la musique dans cette exposition fort bien documentée, organisée conjointement par le musée d'Orsay et le musée de la Danse de Stockholm. Elle a, entre autres mérites, celui de présen