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Libération

Au Liban, le français reste à la page

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A l'occasion du Salon du livre de Beyrouth, le point sur la francophonie.
publié le 9 novembre 2000 à 6h20

Beyrouth de notre correspondante

Bien que discrète, l'affiche ne passe pas inaperçue, même dans un espace de 3 500 m2. «Go ahead with Axa» en plein Salon du livre français, plus exactement francophone, de Beyrouth, ça ne dérange pas que la mission culturelle française (MCF), organisatrice de l'événement. «C'est une aberration», bougonne un visiteur. L'assureur français Axa est pourtant l'un des sponsors de cette IXe édition du Salon, ouverte le 3 novembre. Depuis déjà quelques années au Liban, l'anglais détrône le français, qui n'a pourtant pas perdu son pouvoir d'attraction.

Vernis culturel. Le succès de ce salon, qui regroupe libraires, disquaires, éditeurs et auteurs sous la bannière «Lire en français et en musique», vient le confirmer. L'affluence est en constante progression depuis son lancement en 1991 par la MCF. Avec plus de 100 000 visiteurs l'an dernier, le Salon de Beyrouth occupe maintenant le troisième rang mondial, après Paris et Montréal. Il y a là de tout, universitaires, bonnes soeurs, promeneurs et écoliers (près de 20 % des visiteurs). Une certaine bourgeoisie qui cultive un vernis culturel et juge de bon ton d'y être vu. Des gens qui manient ostensiblement le français, ou des mères, comme Chadia, qui vient d'une bourgade de montagne et l'apprend sur le tas, dans la foulée des devoirs des enfants, scolarisés dans un établissement francophone.

Pour la France, le but du Salon est évident: «La défense de la langue, en favorisant la diffusion du livre et de la ch