Difficile d'y voir clair dans les fumées opaques de la Bibliothèque nationale de France. Après l'incendie survenu le 6 octobre sur le quai François-Mauriac, occasionnant une évacuation hasardeuse des lieux et leur fermeture jusqu'au 28 octobre, puis sa nouvelle clôture la semaine dernière suite à une soixantaine d'intoxications, la BNF rouvre ce matin, malgré l'opposition des syndicats. Retour sur un mois de galère.

Vendredi 6 octobre : vers 19 heures, un départ de feu est détecté dans les conduits électriques de la ville, quai François-Mauriac. La Bibliothèque n'est pas directement concernée par les flammes. Mais dans les salles, certains lecteurs remarquent des odeurs étranges : l'incendie s'est attaqué aux gaines électriques et aux câbles, provoquant des fumées de chlore et de cuivre. Malgré l'absence de décision d'évacuation ou de mise en service des systèmes d'alarme, certains conservateurs des salles du rez-de-jardin décident de faire sortir les lecteurs. L'évacuation prend une bonne heure. Dans les tours, on ne s'affole pas et on quitte les bureaux en utilisant les ascenseurs, ce qui, lors d'une avarie électrique, est plutôt déconseillé. Les ascenseurs donnant accès à l'esplanade sont bloqués et une personne handicapée doit être sortie à bout de bras. Les personnels, pour beaucoup vacataires et changeant fréquemment de poste, n'ont pas été formés aux exercices d'évacuation. Aucune simulation n'a d'ailleurs été organisée avec le public ­ la première était prévue le 16 o