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Libération
Critique

Les grands airs de R.Kelly.

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publié le 9 novembre 2000 à 6h20

Une heure du matin, R.Kelly reçoit finalement dans son studio de Rockland, downtown Chicago, avec plus d'une journée de retard sur son planning promo. La veille, l'auteur d'I Believe I Can Fly, ou de You're Not Alone, interprété par Michael Jackson, a joué au chat et à la souris avec son attaché de presse qui lui avait pourtant réservé la suite présidentielle du Ritz Carlton, afin qu'il puisse s'entretenir avec la presse de son nouvel album, TP-2.Com. Incapable de savoir si son artiste ­ qui s'active quand les autres dorment ­, jouait au basket sur son terrain réservé à l'année, ou s'il montait la vidéo du dernier groupe signé sur son label, la maison de disques s'était résignée, après une nuit d'attente, à payer 21 000 francs de note d'hôtel. Pour rien. De simples frais de fonctionnement pour Jive, qui est presque sûr, avec ce cinquième album, de faire aussi bien que les ventes des précédents, certifiés plusieurs fois platine.

Ecriture affinée. En dix ans, Robert Kelly, troisième d'une famille de quatre enfants, élevés seuls par leur mère, a gravé son empreinte sur la musique noire moderne en remettant les slows au goût du jour, avec des titres tels que Down Low, When a Woman's Fed up et le plus récent Bad Man, extrait de la bande originale du film Shaft 2000. Des rues pourries du sud de Chicago où il a grandi, l'artiste a gardé l'argot, une blessure par balle à l'épaule pour un vélo qu'à 13 ans il n'aurait pas abandonné assez vite, la drague rentre-dedans (TP-2, Strip for Y