XXe Festival international du film d'Amiens jusqu'au 19 novembre; tél.: 03 22 71 35 70
Site: filmfestamiens.org
Blanc de poils, noir de vêtements, visage buriné et regard pétillant, ce type a une allure folle. Celle du septuagénaire qu'on aimerait tous devenir. Géant, autant physiquement que cinématographiquement, quand il déplie son double mètre, dans un éclat de rire tonitruant, c'est pour mettre en valeur sa morphologie de quarterback retraité des Superbowls, à peine altérée par une raisonnable panse de buveur de bière. Délaissant d'ailleurs les flûtes de champagne et les cocktails à parasol, ce jeudi soir James Coburn a choisi de se désaltérer à la Carslberg, ravi de son escale parisienne, sur la route du festival d'Amiens dont il est l'invité vedette. Entre deux gorgées, il s'enquiert de la santé de Christian Marquand, qui l'a dirigé dans Candy, aux côtés de Charles Aznavour, Ringo Starr et Marlon Brando, et demande confirmation de la mort de Roger Vadim, qu'il admirait. Quelques minutes plus tôt, dans l'ascenseur de l'hôtel, un de ses compatriotes, anonyme, lui a posé la main sur l'épaule : «Vous n'imaginez pas à quel point vous m'avez fait rêver pendant ces années.» Il en est tout retourné.
Inoubliable interprète de Sean Mallory, le terroriste irlandais de Il était une fois la révolution, de Flint le James Bond psychédélique, du sergent Steiner de Croix de fer ou du Pat Garrett de Sam Peckinpah, James Coburn aura pourtant attendu quarante ans avant d'obtenir son premier