Les termes varient mais ils restent anglo-saxons. «Event», «happening», «performance» désignent des pratiques artistiques voisines mais distinctes. Même si on les utilise souvent indifféremment, ces trois mots avaient, à l'origine, des applications spécifiques.
«Event» se rapporte à la danse contemporaine de Merce Cunningham et consiste en un recyclage de chorégraphies antérieures, reprises partiellement et adaptées à de nouvelles circonstances. C'est l'extrait d'une pièce de répertoire réactualisé en fonction de modalités variables. «Happening» est réservé à la scène artistique new-yorkaise de la fin des années 50. Sa définition sera formulée ultérieurement dans un article paru durant l'hiver 1965 dans le magazine Art Voices sous le titre What is a Happening? Question à laquelle Gordon Brown répondait qu'il s'agissait d'«assemblages en mouvement où les participants réagissent à un contexte naturel ou artificiel, librement ou sous la conduite d'un meneur» (1). Le happening était la traduction en actes d'une proposition plastique, une sorte de théâtralisation qui plaçait l'intervenant en équilibre entre improvisation et mise à l'épreuve. La «performance» n'a pas tout à fait la même acception aujourd'hui en français et en anglais même si l'étymologie semble commune aux deux langues. La performance française possède une connotation sportive. Elle s'assimile à l'exploit et aux records. L'anglo-saxonne s'applique plutôt à la notion d'accomplissement personnel et marque une adéquat