Baal de Bertolt Brecht,
m.s. Arpad Schilling. Spectacle en hongrois surtitré, présenté dans les ateliers de répétition de l'Odéon (ateliers Berthier, 36, bd Berthier, XVIIe), à 20 h, dim. à 15 h; jusqu'au 19 novembre. 01 44 41 36 36.
Sur le plateau d'Arpad Schilling, la scène est un lit d'où Baal ravage le monde. Tréteau de bois suspendu dans les airs comme un agrès de cirque d'où l'insatiable fait chuter les corps dont il est repu. Le linge immaculé des jeunes gens et filles ne le reste pas longtemps autour de celui qui «s'enivre de corps blancs». Un échafaudage, où trônent guitares électriques, saxo et batterie, ferme l'espace restreint par les gradins de public, au premier rang duquel est assis Baal, tandis que les autres personnages entonnent le Choral du grand Baal, un hymne à la débauche en guise de lever de rideau de la première pièce de Brecht. Soudain, le jeune homme se lève et offre son sourire de dément carnassier à l'assemblée, avant de plonger le visage dans le gâteau du banquet, et les scènes se télescopent dans un corps à corps frénétique.
Lorsqu'en 1998 Arpad Schilling et ses camarades ont présenté ce travail d'école lors d'un festival d'été à Budapest, Gabor Zsambeki, le directeur du Katona, l'a inscrit aussitôt au répertoire de son théâtre. Sorti du conservatoire cette année, à 26 ans, Schilling a déjà présenté cinq de ses mises en scène dans la capitale hongroise.
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