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Libération
Critique

Les Sex Pistols crachent leur vérité.

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L'histoire mouvementée du mythique groupe de rock. Hargneux.
publié le 15 novembre 2000 à 6h34

En 1974, Harlan Ellisson a de quoi déprimer: la situation des gangs de rue telle qu'il la décrivait dans son roman de 1964, les Barons de Brooklyn, est revenue à la case départ. Après l'embellie politique des bandes de Blacks afro-psychédéliques déterminés, régnait à nouveau un sentiment d'ennui blanc.

En 1978, alors que les punks se sabordent, il y a fort à parier qu'Ellisson aurait eu son mot sur ce gang d'Anglais, les Johns, qui, en deux années si joliment vides (1976-1978), saccagèrent un à un les emblèmes de l'Angleterre victorienne, n'omettant pas au passage de se mutiler eux-mêmes. Ils étaient à la fois les fous du royaume de York et les plus légitimes de ses bâtards. Avant d'imploser en janvier 1978, les Johns ont commis quelques disques définitifs. Johnny Rotten, le roquet blond, concassait la langue anglaise sous des roulements de glaire. Derrière lui, ses trois stooges (dont le bassiste junky Sid Vicious) s'acharnaient à plaquer deux accords identiques jusqu'à ensevelissement de leur propre hargne. Le bras de fer pouvait durer trois minutes ou trois ans. Sur scène, les Johns s'appelaient les Sex Pistols. Ils n'étaient pas très funky.

Marionnettes. Au début des années 80, un film les avait racontés: la Grande Escroquerie du rock'n'roll. Filmé par Julien Temple, c'était là la vision cartoon anar de leur manager, Malcolm McLaren, manipulateur ès médias. En découlèrent vingt années où leur image se figea en marionnettes coiffées à l'iroquoise.

Au début des années 90, Rot