Menu
Libération
Critique

Toasts, vodka et pièces montées.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 novembre 2000 à 6h34

Un événement tout à fait incroyable/C'est possible, ça va ou l'un de nous est en trop

Jusqu'au 17 novembre à Gare au théâtre (derrière la gare RER de Vitry-sur-Seine); tél.: 01 46 82 61 90. Le 18 novembre, soirée cabaret russe.

Tout commence dans un sous-sol, à Oulan-Oudé, capitale de la Bouriatie, cul de la Russie accolé à la Mongolie, l'une des plus pauvres républiques de la Fédération de Russie, baignée par le lac Baïkal. C'est dans les eaux de cette mer (les natifs ne disent jamais lac) que le metteur en scène Anatoli Baskakov et une équipe d'acteurs, las de végéter dans des théâtres de province ternes et fatigués, ont puisé une force durable. Grâce à laquelle ils ont, de leurs mains, construit une salle de spectacle dans un sous-sol d'immeuble où ils ont niché leur théâtre indépendant (chose rare en Russie), le Molodiojni Théâtre Studio. Depuis plus de quinze ans, ils y montent des spectacles que Baskakov met en scène, pipe au bec, sorte de capitaine tranquille maniant de main de maître l'increvable bateau du théâtre psychologique russe, avec à la barre un art de l'acteur hérité de Stanislavski, homme qui mit le théâtre russe en bouteille.

Faire fi des distances. Les années n'ont pas émoussé leur appétit de théâtre. On a pu le constater en avril 1998 au festival Passages de Nancy, où ils donnèrent deux spectacles, l'un défendant une pièce de l'auteur contemporain Nina Sadour, l'autre s'enfonçant joliment dans une nuit dostoïevskienne. Dans la salle, un jeune homme, Cyril G