Berlin de notre correspondante

A quoi ont servi les 150 millions de francs alloués à la France pour se faire belle à l'Exposition universelle de Hanovre, du 1er juin au 31 octobre? La question taraude tant et si bien l'un des exposants, Rodolphe von Blon, patron de Modcom, une agence spécialisée dans les événements de mode, qu'il vient de porter plainte contre la mission chargée de la représentation de la France à l'expo et contre le commissaire du pavillon, Bernard Testu.

Chargé de monter une exposition dans le hall principal du pavillon, pour laquelle il avait demandé à 22 créateurs de réinventer des costumes régionaux, Rodolphe von Blon raconte avoir eu un choc en découvrant l'état du pavillon français, quelques jours avant l'ouverture: «Au lieu de la petite merveille qu'on nous avait promise, censée montrer une France moderne et futuriste, nous avons découvert une boîte infâme: une caisse à savon sur un sol en béton peint! Ce pavillon n'a pas coûté plus de 16 millions de francs, accuse Rodolphe von Blon. 134 millions sont passés en frais de fonctionnement. Même Louis XIV n'en avait pas de pareils!»

A la mission française, le patron de Modcom réclame une facture impayée de 1,2 million de francs et 800 000 francs de dommages et intérêts pour le préjudice porté à son image, mais il demande aussi une enquête de la Cour des comptes pour faire la lumière sur l'emploi de ces 150 millions de francs publics.

«La répartition de notre budget ne le regarde pas», rétorque l'ancien commis