Ryan Adams
En concert mercredi soir,
à 20 heures, à l'Hôtel du Nord,
102, quai de Jemmapes.
Tél.: 01 53 19 98 88.
CD: «Heartbreaker» (Fargo).
Ceux pour qui Stranger Almanach faisait figure de disque de l'année 1997 ne sont certes pas nombreux mais peut-être assez pour remplir un Hôtel du Nord, où l'ancien chanteur de Whiskeytown devrait se produire ce soir. Le groupe phare de Raleigh (Caroline-du-Nord) n'existe plus depuis deux ans, explosé en grande partie à cause de la personnalité arrogante et volatile de son leader, Ryan Adams. Outrageusement doué et tout aussi dispendieux de son talent, ce jeune homme de 25 ans a le profil type de l'arsouille rock'n'roll, jouisseur polymorphe, picoleur et niqueur tous azimuts, c'est-à-dire qu'il est appelé à faire de grandes choses si toutefois il ne meurt pas demain.
On a raconté des tas de choses sur lui; qu'il avait rembarré Dave Alvin et Keith Richards un soir sur scène (lui, un Chuck Berry à peine sevré), ou que, lorsque après un concert de Whiskeytown dont on parle encore au festival West-By-South-West d'Austin, une dizaine de responsables de labels lui couraient après pour le prendre sous contrat, il les avait sélectionnés en les soumettant à un questionnaire pointu sur Gram Parsons.
Gracieux. Whiskeytown était un groupe tapageur et gracieux à la fois, qui devait tout aux chansons de Ryan Adams, malgré un apport non négligeable du guitariste Phil Wandscher (on lui doit d'avoir arraché Adams à ses punkitudes adolescentes, lui faisant à la