On loue souvent dans ces colonnes le violon de Vadim Repin, Gil Shaham, Hilary Hahn ou Keren Tannenbaum. A ce violon virtuose ayant retenu le meilleur d'Oistrakh, Heifetz ou Menuhin et assurant la relève de la génération Perlman, il faut désormais ajouter celui de Daishin Kashimoto, dont le premier album de sonates de Prokofiev, Beethoven et Takemitsu, en duo avec le pianiste Itamar Golan, est une leçon. Certes, c'est en concert et non pas sur disque que l'on juge un instrumentiste, sauf que sur ce live manifestement non retouché, le duo respire la musique avec un même naturel, déploie les plus belles couleurs, trouve les éclairages justes, entraîne dans un monde innocent et puissant.
Superstar au Japon, où son anniversaire est célébré chaque année au Takemitsu Memorial (ce disque a été gravé le soir de ses 20 ans), c'est à pied et en jeans que Kashimoto est venu se confier dimanche dernier à la cafétéria de Libération.
Fils d'un businessman et d'une prof de piano, il est né à Londres le 27 mars 1979 et a vécu à Tokyo de 3 à 7 ans. «De tous nos instruments-jouets, le violon a eu mes faveurs, car il offrait deux objets à tenir en main», se souvient celui dont la formation s'est poursuivie à la Juilliard de New York de 7 à 11 ans, puis à Lübeck, auprès de Zakhar Bron, fameux professeur de Repin et Vengerov et clé de ce son rond, romantique même si, comparé au perfectionniste Vengerov et à l'instinctif Repin, Kashimoto est peut-être plus classique.
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