Monter/sampler
au centre Pompidou,cinéma 2, jusqu'au 21 décembre;
Tel: 01 44 78 12 33
Un flot d'images d'archives, sans autre qualité particulière que de nous vendre une certaine idée du bonheur ou du vide, nous arrive par vagues successives dans l'absolue beauté de leur brièveté. Appelés à constituer un tout, ces fragments, ces corps, ces textures, ces grains d'images si différents les uns des autres commencent par s'entrechoquer, tout en déstabilisant le spectateur. Il n'y a plus un mais mille récits, la forme s'ouvre au gré des collures, la dérive est constante. Une moyenne d'une idée par raccord menace de déséquilibrer l'architecture de ce grand collage qui, contre toute appellation industrielle, continue à s'appeler un film. Mais un film sans acteur, sans scénario, sans producteur. Voilà, nous sommes en 1958, et Bruce Conner vient d'échantillonner savamment ce qui lui tombe sous la main. Il a surtout immédiatement compris et digéré les pièges et les travers de ce qu'on appelle aujourd'hui le sampling d'images mais qui autrefois, dans une ère analogique, passait sous le nom de found footage: il joue la stase contre l'effet. Il sait qu'à un moment donné de cette cuisine, de cette mixture, ce n'est plus le clash mais un sentiment élégiaque qui est recherché dans ce déluge d'images. Une plénitude sans doute toute critique: nous sommes libérés des images par leur profusion baroque. Pas étonnant qu'ensuite Conner ait joué dans ses films Cosmic Ray (1961) ou Report (1963-67), ave