Les policiers de l'Office central de répression du trafic des biens culturels vont-ils devoir se rendre au Louvre pour se saisir des trois sculptures nok exposées dans le pavillon des Arts premiers? L'hypothèse peut paraître incongrue, elle l'est moins à la lecture de l'entretien que nous avons eu par téléphone avec l'ambassadeur du Nigeria (lire ci-dessous), qui assure que son pays n'a jamais légalisé par un accord formel l'acquisition de ces pièces provenant du pillage de son pays.
Imperfections. Libération a pourtant eu entre les mains la copie d'un texte en français et anglais titré «accord général de coopération», daté du 7 février 2000, au moment de la visite à Paris du chef de l'Etat nigérian. Jacques Chirac était intervenu personnellement pour que son homologue nigérian autorise cette vente au futur musée des Arts premiers (un projet auquel le président français est très attaché). L'article 2 du fameux texte stipule bien que «pour l'exposition du pavillon du Louvre, trois oeuvres représentatives des cultures nok et sokoto seront acquises par l'établissement public». Sous le nom de Stéphane Martin, directeur du musée des Arts premiers, et d'Ojo Maduekwe, ministre nigérian de la Culture, apparaissent deux paraphes. Mais il est vrai que le texte comporte des ratures, non assorties de signatures. En particulier, un paragraphe dans lequel le musée envisageait d'acquérir d'autres oeuvres a été rayé à la main. Et, contrairement à la règle, les initiales n'apparaissent pas su