Y a-t-il encore de l'art «Au-delà du spectacle»? Tel est le titre de l'exposition de Beaubourg et la question qu'elle pose. Art et divertissement sont-ils compatibles? Quelle est la part de jeu dans le travail artistique? L'industrie du spectacle compromet-elle l'artiste? Celui-ci doit-il amuser la galerie en critiquant la société ou critiquer les galeries en amusant la société?
Montée en février à Minneapolis, la manifestation s'est enrichie à Paris de la collaboration de Bernard Blistène (cf. ci-contre). La gageure n'était pas aisée. Il fallait présenter des oeuvres spectaculaires et expérimentales de façon à éviter, d'un côté, la surenchère Barnum et, de l'autre, la prise de tête cryptosituationniste. Pari gagné. Le mode de circulation, fluide et désinvolte, s'apparente à une promenade dans un parc d'attractions. Pas question de se planter trois minutes devant un mur puis de faire trois pas de bourrée en glissando pour atteindre le tableau suivant, s'arrêter là et recommencer. Dès la première salle, les visiteurs évoluent autour des sculptures et des installations, pénètrent dans l'une ou l'autre des chambres ouvertes pour y regarder un bout de film ou des photographies, retournent sur leurs pas pour vérifier une impression puis filent en diagonale. La manière d'appréhender l'exposition accentue l'aspect festif en décomplexant les inhibés du musée.
Divertissement distancié. Cela ne suffit pas à légitimer la démarche. Certaines oeuvres contribuent à fournir un supplément de