La formidable rétrospective «Klimt et les femmes», présentée au musée du Belvédère à Vienne jusqu'au
7 janvier, est en passe de devenir «l'exposition la plus scandaleuse que Vienne ait jamais montrée», selon les mots d'un critique autrichien.
En effet, sur les 28 superbes tableaux de Klimt montrés, au moins sept seraient «de provenance douteuse». En clair : appartenant à des juifs autrichiens avant la guerre, ils auraient été soit raflés par l'administration nazie, soit achetés à bas prix à leurs propriétaires fuyant le pays. Cinquante ans plus tard, les voilà propriété de l'Etat autrichien, qui n'a pas levé le petit doigt pour chercher à retrouver les éventuels ayants droit. L'exposition, par ailleurs, avec plus de 150 000 visiteurs en deux mois, est en train d'établir un record de fréquentation.
On savait déjà qu'une des plus belles toiles du Belvédère, Portrait d'Adele Bloch-Bauer, fait actuellement l'objet d'un procès en restitution auprès d'un tribunal américain. Ce que l'on vient d'apprendre, c'est que la Dame avec chapeau et boa a elle-même été acquise en 1939 à un juif viennois réduit aux abois. La situation est terriblement «gênante», avoue dans un bel euphémisme le directeur du musée, Gerbert Frodl. L'affaire est d'autant plus délicate que ce tableau est celui reproduit sur les affiches et billets de l'exposition.
La Commission des restitutions, mise en place en 1998 par le ministère autrichien de la Culture, devrait statuer la semaine prochaine sur le cas. Si elle rec