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Libération
Critique

«La Flûte» en chantier

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publié le 27 novembre 2000 à 7h03

Pour tous les mélomanes, la nouvelle production de la Flûte enchantée à l'Opéra de Paris était un événement, la dernière occasion d'entendre Natalie Dessay en Reine de la nuit, ce rôle fétiche qui l'a distinguée ces cinq dernières années du Met à Salzbourg, et dont elle a fini par se lasser. Déterminé à montrer au moins une fois cette nouvelle production, couronnant la saison au moment des fêtes de fin d'année, Hugues Gall, directeur de l'Opéra de Paris, qui appelait dans notre édition du week-end les ministères de la Culture et du Budget à prendre leurs responsabilités dans la crise déclenchée par les syndicats de Garnier et Bastille, a choisi de transformer la générale de samedi, en première. Permettant ainsi à la presse et à nombre de personnalités ­ dont des membres du gouvernement ­ d'assister à ce qui devait rester comme la seule représentation scénique de la saison du chef-d'oeuvre de Mozart. Aux dernières nouvelles la première annoncée de cette Flûte enchantée sera toutefois bien donnée, ce soir, en version scénique, mais amputée de quelques décors.

Postmoderne. Le directeur de l'Opéra de Paris a montré par cette production, que sa maison où s'illustrent parfois (comme à Covent Garden, à la Scala ou au Met) de piètres chefs (Gary Bertini, Bruno Campanella) et metteurs en scène (Francesca Zambello, Robert Carsen, Jonathan Miller), était capable d'offrir dans les mêmes proportions qu'au Châtelet ou au Festival d'Aix, des productions artistiquement originales et satisfai