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Libération
Critique

Le Wu Tang remis à neuf.

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publié le 27 novembre 2000 à 7h03

Telle l'ombre de Batman sur les murs de Gotham City, le logo du Wu Tang Clan glisse sur les murs du Hammerstein Ballroom. Le W en forme de chauve-souris est devenu l'emblème de bien des gosses de rue, de Haïti à Dakar, en passant par Paris et Staten Island, île au sud de Manhattan, New York, d'où le groupe est originaire. En cette fin de novembre glaciale, le Wu Tang Clan célèbre la sortie de son troisième album, The W : «La maison de disques voulait organiser une soirée privée avec bar gratuit, déclare RZA, le leader charismatique, au public. On a refusé, on voulait vous montrer que le Wu Tang est là pour toujours.»

Forte concurrence. 36 Chambers, leur premier album, en 1993, marque un tournant dans l'histoire du rap. Pour la première fois, neuf jeunes des cités new-yorkaises, tous anciens dealers ou camés, imposaient leurs règles du jeu aux grosses compagnies, signant un contrat sans clause d'exclusivité permettant à chacun des membres de sortir un album sur un autre label. Une révolution qui a vu Tical de Method Man, Liquid Swords de Genius, Only Built 4 Cuban Linx de Raekwon ou Iron Man de Ghostface Killah se retrouver disques d'or. Musicalement, RZA proposait une alternative créative au gangsta rap de la côte ouest.

Quatre ans plus tard, le double album Forever sortait en pleine ère Puff Daddy et à l'heure, donc, des reprises des années 80, interdisant au Wu les ondes radio, mais pas les portes du succès, avec des hymnes tels que Reunited. Depuis, à force de produire des