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Libération

Fini les chinoiseries.

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Les affiches de la pièce «Interdit aux Chinois et aux chiens» ne seront pas retirées.
publié le 28 novembre 2000 à 7h10

La justice a débouté «le Cercle des Chinois résidant en France» qui voulait expurger les affiches placardées à Paris du titre d'une pièce jouée au Théâtre de Nesles, intitulée Interdit aux Chinois et aux chiens. Un titre à lire au second degré, en référence à une pancarte discriminatoire du Shanghai des concessions étrangères, stigmatisé par l'auteur de la pièce, François Gibault (Libération du 20 novembre).

Ignorant le caractère antiraciste du propos, tiré d'un roman éponyme relatant les souvenirs d'enfance de l'auteur, l'association avait assigné François Gibault pour incitation à la discrimination raciale «aggravée par l'association des Chinois avec les chiens». La polémique avait pris un tour diplomatique, les autorités chinoises réclamant que soit lavée une injure portant «gravement atteinte au sentiment national des Chinois». Mais dans une ordonnance rendue hier, la vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, Francine Levon-Guerin, a rejeté la demande en invoquant une question de procédure. La magistrate, saisie en référé, a jugé que les statuts de l'association produits devant elle manquaient d'orthodoxie pour justifier du pouvoir de son président à agir en justice.

Contresens. «Ce serait un contresens absolu que de présenter comme une interdiction ce qui est une dénonciation», avait plaidé Me Georges Kiejman, défenseur de François Gibault (lui-même avocat). Un contresens d'autant plus étonnant, avait souligné Me Kiejman, que l'auteur a vu son roman publié