«Nous, on a notre petit coupon, on a versé des arrhes et on ira jeudi matin acheter Harry Potter et la coupe de feu», se réjouissent Lily et Claire, 13 ans et pétillantes. L'une achètera le livre avec l'argent de sa maman, l'autre réunira ses économies avec celles d'un ami. Ils ont tiré au sort lequel des deux détiendra l'exemplaire en premier. «Ça m'est égal de le donner à Victor le week-end prochain, car je sais que je l'aurai terminé en deux jours», calcule Claire. Lily se promet de résister: «J'ai suffisamment attendu mon quatrième tome! Je veux le savourer. Un chapitre par soir! Pas plus.» Lorsqu'elle a découvert les premiers volumes, Claire ne dormait plus, ne mangeait plus, elle lisait. «Ma mère a dû intervenir, elle m'a forcée à attendre une journée entière avant d'acheter le troisième.» Camille, 12 ans, s'étonne: «Ça ne m'est jamais arrivé de lire un livre cinq fois de suite sans m'en lasser.» Héloïse, 10 ans, a pleuré à la fin du troisième tome. «La perspective d'attendre un an entier la traduction du quatrième tome était trop horrible!»
Comme des bonbons
Depuis la parution des trois premiers tomes de Harry Potter, le conte de fées a souvent été rabâché. Résumons-le à l'usage des grands distraits. Il était une fois une mère esseulée, fauchée et au chômage, qui écrivait dans les cafés sans aucun souci d'un destinataire éventuel. Trois ans après avoir fait paraître ses textes, J.K. Rowling a assuré la fortune de sa descendance pour plusieurs générations et gardé une di