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Libération
Critique

Machos, bobos, KO.

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publié le 29 novembre 2000 à 7h13

Une ado latino-américaine agressive, costaude et butée, ne sachant pas s'exprimer autrement que par les coups... Enfermée dans le conflit qui la dresse contre l'autorité asphyxiante de son macho de père, Diana Guzman, l'héroïne de Girlfight, est bien près de virer au cas social. Sans l'être tout à fait. Et l'athlète qu'elle parvient à devenir n'aura rien à voir non plus avec une écervelée du body building. Derrière l'apprentissage de la boxe, qui permet à Diana de canaliser sa violence, c'est une histoire de conquête de soi, de maîtrise et d'épanouissement, que raconte ce premier film de Karyn Kusama. Autant avertir les mateurs désireux de se rincer l'oeil, pas de plaisir salace à chercher ici. Histoire de désamorcer toute ambiguïté accessoire, la réalisatrice, d'ailleurs, enferre son héroïne dans une romance aussi soigneusement hétéro que plombante, scellée, de surcroît, par une leçon de morale «sportive» qui, pour être féministe, n'en est pas moins douteuse.

Punch. N'importe: si Girlfight a été remarqué à Sundance (Grand prix du Jury et prix de la mise en scène), présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, et salué à Deauville (Grand prix du cinéma indépendant), c'est que son attrait est ailleurs. Dans le regard que Karyn Kusama (réalisatrice débutante de 32 ans) porte sur le milieu latino, dans la saveur dont elle imprègne ses images granuleuses et dans le punch et la fluidité qu'elle sait mettre à filmer la boxe. Aidée en cela par une interprète à la présence physi