Le Nuyorican Poets Café n'arrive plus à contenir son public. Plus de 400 personnes sont venues assister dans cet ancien théâtre du Lower East Side au «Queen Slam», une compétition entre poétesses. L'hôte de ce soir, le Jamaïquain Osagyeafo, invite les retardataires à s'asseoir sur la scène avant de nommer les cinq juges choisis dans l'audience. Ces derniers noteront entre 0 et 10 la performance des quinze poètes sur la qualité du texte, mais aussi de l'interprétation. Les slammeuses, venues de Pittsburgh, de Los Angeles, de Cincinnati ou du Connecticut, ont entre trois et cinq minutes pour dire leurs vers et trois rounds pour se départager. Aucune musique, costume ou mise en scène ne sont autorisés. Inventées il y a une quinzaine d'années à Chicago par Marc Smith, un ouvrier du bâtiment, les règles du slam («chelem» en français) s'inspirent pour la terminologie du bridge et du base-ball et ont réussi à insuffler une nouvelle énergie à la poésie américaine.
Tourment intérieur. Au Nuyorican, quinze femmes de toutes origines partagent avec le public leur tourment intérieur, leur expérience de la violence conjugale, leurs réactions face aux exécutions capitales ou leur difficulté à se sentir américaine... Celena, hôte des slams hebdomadaires du Nuyorican, rappelle au public: «La note ne signifie rien, seule la poésie compte.»
C'est sur cette scène que les Nubians ont choisi les poètes qui participeront à leur album de spoken word, Echos, à sortir en février et dont elles présenter