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Libération

L'importance d'être incompris.

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«L'Album» du petit-fils de Wilde retrace une vie faite de paradoxes.
publié le 2 décembre 2000 à 7h24

C'est plutôt discrètement que l'on a célébré le centenaire de la mort d'Oscar Wilde de ce côté-ci de la Manche. Mercredi, à l'Hôtel, rue des Beaux-Arts, Paris VIe, on a eu droit à un petit cocktail en hommage à l'écrivain, qui expira, un siècle plus tôt, dans l'une des chambres de l'établissement. Un événement orchestré par les éditions du Rocher, qui sortent pour l'occasion un Album Wilde et Cher Oscar, anthologie de bons mots extraits de ses oeuvres. Merlin Holland, petit-fils de Wilde et auteur de l'Album, était présent, ainsi que des spécialistes des études wildiennes. Notamment Pascal Aquien, préfacier de la Pléiade Wilde, qui vient de retraduire L'importance d'être constant. Jeudi, la date anniversaire, une cérémonie privée eut lieu au cimetière du Père-Lachaise, avec breakfast à l'Ambassade d'Irlande. Sinon, peu de choses finalement, pour saluer celui qui fut plus un moderne esthète qu'un écrivain fin de siècle.

L'Echo de Paris du 2 décembre 1900 annonce le décès du «célèbre poète anglais Oscar Wilde»: «Il aurait succombé à une méningite; il avait été l'un des rois de la mode à Londres, car il maniait en maître l'humour anglais.» Mort le 30 novembre dans ce qui n'était alors que le modeste hôtel d'Alsace, où il passa la dernière année de sa vie à livrer «un duel à mort» avec le papier peint, Wilde est en fait irlandais. Plus exactement, anglo-irlandais. Né à Dublin en 1854, il appartient à cette classe singulière: les Irish protestants, ces anglicans d'Irlande. Comme S