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Libération
Critique

Scènes de ménage à géométrie variable.

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publié le 2 décembre 2000 à 7h24

Le lancement donne la mesure de sa popularité : quelque chose de comparable, toute proportion gardée, à la mise en vente de la PlayStation de Sony ou du dernier Harry Potter. Trois versions de la vie, la dernière pièce de Yasmina Reza, a été créée presque simultanément à Vienne (le 29 octobre), à Athènes (le 10 novembre) et à Paris (le 15 novembre). A Londres, la première est pour ce soir.

Des dizaines de versions d'Art, sa pièce créée en 1994, continuent par ailleurs à tourner sur tous les continents. Aucun auteur de théâtre vivant ne peut se prévaloir d'un tel engouement planétaire. Il faut aussi noter que, si à Paris la pièce est jouée dans un théâtre privé des grands boulevards, elle a les honneurs du Burgteheater de Vienne et du National Theatre de Londres, les deux institutions théâtrales les plus prestigieuses de leur pays.

Reza en scène. La version française, présentée au Théâtre Antoine dans une mise en scène de Patrice Kerbrat (déjà aux commandes de Conversations après un enterrement, la première pièce de Reza en 1987), n'est pas seulement la VO. C'est la seule où l'auteur interprète elle-même l'un des quatre personnages. Un exercice dont elle se sort très honorablement, y mettant même un peu plus de vivacité que ses partenaires. Comme presque toutes les pièces de Reza, Trois versions de la vie se déroule dans un milieu bourgeois raisonnablement cultivé: deux couples, les hommes sont des astrophysiciens. Dans leur appartement qui s'ouvre sur la lune et les étoiles ­