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Libération
Critique

Une «Nuit blanche» éclairée.

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publié le 2 décembre 2000 à 7h24

Reliant trois plates-formes, un filet de sécurité pendouille comme un berceau distendu. Trois danseurs y sont lovés. De cette masse informe, chacun surgit pour interpréter des danses aussi personnalisées que communes, même s'il n'y a pas vraiment de trio fusionnel. La nouvelle pièce d'Abou Lagraa, T.T.T., premier volet de Nuit blanche qui en comporte deux autres, un duo Light Never and et un quintette Blanc-Seing, est le prolongement d'un trio écrit la saison dernière pour des danseurs de hip-hop. Dans Passage, pour Frédérik Boisset, Farid Boukhouch et Bernard Pambé Wayack, commande du Théâtre de Suresnes, le jeune chorégraphe (il n'avait que trois spectacles à son actif) démarrait un travail de fond avec le hip-hop, ne se contentant pas de le mettre en scène mais confrontant son vocabulaire avec celui des danseurs. Ce fut une belle première étape ­ le spectacle tourne d'ailleurs beaucoup ­ qui se prolonge donc avec T.T.T., un trio d'hommes composé pour sa compagnie la Baraka et qui aboutira à une autre création pour Suresnes, mêlant hip-hopers et danseurs contemporains.

Ecoute. Cette démarche est révélatrice de la manière qu'Abou Lagraa a de travailler, modérant son impétuosité, son désir de plaire par une écoute réelle aux autres et à leur mode d'expression.

Le résultat est là, brillant noir sur fond blanc. Les corps sont travaillés jusqu'au détail des doigts, chacun développant ses propres perspectives, avant d'être saisi par une même fièvre angoissée, montant le long de la