Londres de notre correspondant
Le fronton et les colonnades se détachent du reste de l'édifice comme s'ils étaient éclairés par des projecteurs. Le portique sud, propre comme un sou neuf, donne sur la «grande cour» du British Museum. Des millions de visiteurs l'emprunteront à partir d'aujourd'hui pour admirer l'une des plus belles réalisations architecturales de Londres. Une immense salle des pas perdus, entourée de trésors et enfermée dans une châsse de verre et d'acier. Une serre géante abritant les cultures du monde.
Le musée, qui se targue d'être le plus fréquenté du monde (même si sa gratuité rend le comptage aléatoire), respire à nouveau après un siècle et demi d'asphyxie. Ce n'était qu'un long couloir, austère et poussiéreux, déployé sur quatre côtés. La foule s'y pressait comme dans le tube, le métro londonien. Grâce à l'architecte Norman Foster, le bâtiment néoclassique possède enfin un espace à la mesure des joyaux qu'il contient. Mais une pierre un peu trop blanche a failli gâcher la fête (lire ci-dessous).
Mécanique des fluides. La grande cour est au British Museum ce que la pyramide est au Louvre, un monument d'acier et de verre à la gloire de la culture, mais aussi une vaste gare de triage qui régule le trafic à travers l'édifice. «Cet espace central permet d'accéder aux galeries latérales ou de changer de niveau», a expliqué Norman Foster. Des passerelles mènent au premier étage. Les quatre portiques ouvrent sur les salles les plus célèbres. C'est le musée le plu