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Libération

Lyon allumée

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Pour la fête des lumières, le spectacle de rue a pris possession de la ville.
publié le 11 décembre 2000 à 7h48

Lyon de notre correspondant

Depuis 1852, Lyon s'illumine à chaque 8 décembre. Une fête dédiée d'abord à la vierge, vouée désormais à la lumière (Libération du 8 décembre). Des bougies s'accrochent aux fenêtres, les artistes et spectacles envahissent la ville.

L'un des plus spectaculaires: le Titanic de la compagnie allemande Theater Titanick. Un bateau de 30 mètres s'assemble à coup de plaques, de tubes et tissu. Les passagers grimpent, des gerbes d'eau frappent la proue; puis viennent l'iceberg et l'enfer. Gerbes d'eau, incendies, hurlement de guitare. Depuis 1995, le spectacle de rue a pris possession du 8 décembre.

Dans le quartier Saint-Jean, des girafes, tendres et lumineuses, s'ébattent sur la place où catholiques et libres penseurs se battaient violemment jusqu'au début du siècle, ce jour-là. Hommage marial à la spontanéité, la fête s'est désacralisée. Les enfants se battent encore, à coup de sacs d'eau et de farine, pour mimer les affrontements. Les processions deviennent maigres.

Vers 22 heures, les feux d'artifices de la Compagnie F explosent en bord du Rhône, dans des vapeurs d'encens. Plus loin, un artiste, Patrice Warrener, transforme une église gothique. A partir d'une photo numérique, il a retravaillé le monument, en rehaussant de blanc seulement. Avec des projecteurs de forte puissance, il colle son intervention, au millimètre près, sur l'église Saint-Nizier. Il souligne les arêtes, déniche les chimères, emplit de blanc des niches vides. A quelques rues de là, le