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Libération
Droit de réponse

Droit de réponse de Maurice Druon.

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publié le 16 décembre 2000 à 8h08

«Il est fort désagréable d'avoir à polémiquer à propos d'un chant national. Mais, précisément parce que le Chant des Partisans est un feuillet glissé dans l'Histoire, il m'est impossible de laisser accréditer les assertions erronées que votre collaboratrice a cru pouvoir tirer des déclarations qu'elle a recueillies, de vive voix ou de seconde main, de Mme Anna Marly. Contrairement à ce que vous avez imprimé en surtitre, cette dernière n'est pas «l'auteur-compositeur de la version originale» du chant.

Il n'y a d'autre version originale des paroles que celle écrite par Joseph Kessel et moi-même le dimanche 30 mai 1943. Tout d'abord, la musique d'Anna Marly, qui devait devenir celle du Chant des Partisans, a été choisie par Emmanuel d'Astier, chef du mouvement Libération, et André Gillois, pour être l'indicatif, sifflé par eux deux, du poste »Honneur et Patrie», station créée par les services britanniques et dont le lieu d'émission était tenu secret. En second lieu, c'est dans le même temps (mai 43) que, pour répondre au souhait pressant d'Emmanuel d'Astier, qui demandait à Kessel et à moi d'écrire un chant qui pût unir la Résistance, et qu'il voulait rapporter en France, nous choisîmes cette même musique parmi divers airs qu'Anna Marly avait composés et qu'elle nous fît entendre un soir, au Petit Club français de Londres.

Anna appelait Partisanski cet air dont elle avait puisé l'inspiration, elle ne la cachait, dans les films de guerre soviétiques. Nous n'avons jamais eu connais