Los Angeles correspondance
«Strictly poison under the gravy», c'est ainsi que Charles McGraw qualifiait le personnage joué par Marie Windsor dans L'Enigme du Chicago Express. Poison, Marie l'a été tout au long de sa carrière. Abonnée aux westerns et aux films noirs par son physique un peu alarmant (large d'épaules, 1 m 78, yeux globuleux, nez prononcé et «mauvaise bou che», comme le lui répétaient les casting directors), elle s'est néanmoins taillée une place au panthéon des seconds rôles, en quelques films marquants comme L'Homme à l'affût, Force of Evil (Polonsky), et surtout L'Ultime Razzia de Kubrick, où elle formait le couple parfait avec Elisha Cook Jr. Lui, haut comme trois pommes, caissier à l'hippodrome. Elle, sur son lit à fumer, quand elle ne lui fichait pas des baffes, rendant encore plus empoisonné un dialogue de Jim Thompson bien corsé.
Quand le malheureux Peatty se plaint de l'estomac, sa femme Sherry lui rétorque: «Peut-être que t'as un trou dedans. Suppose que t'en aies un?
- Comment je pourrais avoir un trou dedans?
- Et comment t'as attrapé celui que t'as dans la tête? Sers-moi un verre, George. Tu commen ces à me donner mal au ventre moi aussi.»
Marie Windsor est morte dimanche dans sa maison de Beverly Hills, la veille de ses 81 ans. Elle avait plus ou moins arrêté le cinéma, après soixante-quatorze films, mais continuait d'apparaître à la télévision (Gunsmoke) et au syndicat des acteurs, dont elle était une des dirigeantes. En 1985, l'équipe de Cinéma-Cinéma